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Le montage , les trucs utiles en 10 étapes



Tout montage qui se respecte s'organise autour de 10 étapes incontournables :

  1. IMPORTER

  2. ORGANISER

  3. DERUSHER

  4. MONTER ET RACCORDER

  5. TRANSFORMER ET ANIMER

  6. TITRER

  7. MIXER

  8. ETALONNER

  9. EXPORTER

  10. ARCHIVER


1. IMPORTER

Avec la multiplication des différents formats délivrés après tournage sous forme de "paquets", beaucoup de débutants se contentent d'ouvrir le "paquet" et d'importer les fichiers mts contenus dans le dossier Clip en délaissant les autres dossiers indispensables.

Il suffit pourtant de laisser le logiciel de montage décompresser le "paquet" tout seul à l'importation, pour récupérer à la fois l'image et toutes les métadonnées indispensables au montage.

Voici un lien pour checker tous les formats de fichiers multimédias pris en charge par Final Cut Pro ici , par Premiere Pro ici


Les fichiers natifs ne seront pas déplacés, Ils restent sur votre disque dur, là où vous les avez mis, sauf si vous souhaitez transcoder des proxies (ou doublure sur Premiere Pro). Les proxies ? Ce sont des plans dont on baisse la résolution le temps du montage afin d'optimiser le fonctionnement du logiciel de montage.


2. ORGANISER

Monter c'est choisir ! Limiter les possibilités de choix c'est faciliter la prise de décision.

En organisant les plans importés dans des chutiers*, on est certains de pouvoir retrouver rapidement le plan qu'il nous faut.

On peut dès l'importation classer les plans en fonction de critères généraux (images, bruitages, musiques ...) et particuliers (jours, séquences, personnages ...).

Ce "tri" sera affiné lors du dérushage.


* Un chutier est un dossier de montage. Le nom a été attribué du temps de la pellicule. et a traversé l'ère numérique. Un chutier permet de suspendre les chutes et les préserver de la poussière.




3. DERUSHER

Dérusher, c'est prendre connaissance de la matière qui va servir au montage.

Cette étape est fondamentale même si l'on a participé au tournage, car elle va permettre d'évaluer le plan pour ce qu'il est. Le plan rien que le plan ! Le plus difficile dans ce cas là est de se dégager de tout l'affect du tournage, car parfois le plan atteste d'un ressenti au tournage, parfois il en révèle d'autres, à l'insu, et ce n'est pas grave, de ceux qui l'ont tourné !

A ce stade, il est important de préserver

une fraîcheur, un regard neuf sur les plans et ce qu'ils disent. Regarder, écouter.

Le monteur est le premier spectateur du film.

Parmi les outils dont dispose le montage pour classer la matière, se trouvent les codes couleur, la prise de notes, les tableaux, les colonnes de commentaires dans les logiciels, la mémoire (!) et aussi les post it.

Voir le post paru dans ce blog pour approfondir la question du dérushage ici


4. MONTER ET RACCORDER

Le coeur du montage c'est raconter, exprimer, rendre compte et aussi, bien évidemment, de captiver. Il y a tant à voir partout et tout le temps, qu'il faut être percutant et sensible pour se démarquer !

Sélectionner, commencer, finir, couper, coller, insérer, remplacer, déplacer, faire durer ou raccourcir, autant d'actions, autant d'outils, autant de possibilités.

On dit que le montage est la 3ème écriture du film, après le scénario et le tournage. Monter, c'est écrire avec des images et du son, en les sélectionnant et en les assemblant pour raconter une histoire avec un début, un milieu et une fin et autant de séquences. Une séquence est un assemblage de plans autour d'une action et/ou d'un lieu, ou encore d'une idée. Un film est constitué de séquences, elles-mêmes constituées de plans, eux-mêmes constitués de 25 images par seconde (en Europe). L'enjeu du montage est d'optimiser le réglage de tous ces éléments constitutifs du film (image, plan, séquence, film) en les choisissant d'une part et en ajustant la place et la durée de chacun d'autre part, en fonction de leur enjeu propre, qu'il soit narratif, émotionnel ou esthétique.

Pour clarifier la question des raccords (raccord : point de jonction entre 2 plans avec un dénominateur commun, dans le but de créer une continuité, une émotion, une impression), on pourrait dire qu'un bon raccord est un raccord invisible. Même si la question est sujette à questionnement depuis toujours. Il est vrai, qu'historiquement, deux écoles s'opposent : l'école américaine et l'école russe. L'école des studios américains prône inconditionnellement l'invisibilité du raccord en valorisant notamment le raccord mouvement (2 plans s'enchaînent lorsqu'un mouvement identique se produit à l'intérieur de chacun des plans). L'école russe, d'Eisenstein notamment, valorise ce qu'on appelle le raccord de juxtaposition. C'est à dire le raccord qui provoque un choc dans le rapprochement des plans pour créer une idée. Aujourd'hui et depuis longtemps, le montage a fait la synthèse des deux écoles. Toutefois, la question de l'invisibilité du montage est une priorité pour le monteur qui souhaite avant tout raconter, intriguer et captiver, et qui n'a pas intérêt à heurter l'attention du spectateur en enchainant les plans de manière décousue et brutale, sous peine qu'il perde le fil du récit.

Il en va de même pour l'enchaînement des séquences, dont les transitions s'ajustent aussi à l'image près, en douceur ou en jouant les ruptures selon l'effet qu'on veut provoquer chez le spectateur.

L'ensemble de ces variables compose une partition (le film) qui tient compte également des pulsations contenues dans chaque plan, dans chaque séquence et qu'on appelle le rythme ! Ces pulsations ne concernent pas que le son, elles sont aussi visuelles et narratives. Comment sait-on que le rythme est bon ? Voici une citation d'Alfred Hitchcock pour le comprendre. "Si l'attention du spectateur est maintenue tout au long du film, alors vous avez un bon rythme".


Psychose (1960 - Alfred Hitchcock)


5. TRANSFORMER ET ANIMER

Lorsque l'on veut donner de l'importance à un moment particulier dans un plan, le montage dispose de quelques techniques.

Il est courant de réajuster le cadre du plan, par exemple pour accrocher un regard ou se rapprocher d'un visage ou d'un joli geste. Le monteur est donc amené à changer ce qu'on appelle la valeur de plan (les valeurs de plans : Plan de Situation, Plan Large, Plan Moyen, Gros Plan, Très Gros Plan, Insert). Le plus souvent il s'agit de recentrer sur une valeur plus serrée. Un gros plan par exemple, ou faire disparaitre en hors du champ (le champ représente ce qu'on voit à l'écran) un élément perturbateur. Avec l'apparition des formats ultra haute définition (4k, 8k), ce type de manipulations s'effectue sans détérioration visible de la qualité originale (native) du plan, il y a tellement de pixels qu'on peut se rapprocher sans voir d'interstices disgracieux.

Le zoom est aussi un outil merveilleux, qui permet d'apporter de l'intensité à un instant. Tous les logiciels vous permettent de le faire avec des images clés. Une image clé au début de l'animation, une image clé à la fin avec transformation, et le logiciel anime la transformation qui s'opère entre les images clé. Plus loin vers le plus près par ex.


Ne vous privez pas d'utiliser le ralenti, il va sublimer un moment ou le prolonger.


On peut aussi inverser la vitesse en l'ajustant à - 100% (la vitesse normale s'évalue à 100%), ou l'accélérer (+ 200%) quand une action est exécutée de façon trop lente. Ce genre d'ajustements sont le plus souvent totalement invisibles, et c'est à surveiller lorsqu'on les fait, y compris sur le plan technique, en ajoutant une qualité "flux optique" que l'on retrouve sur de nombreux logiciels pour optimiser la qualité du rendu.


On peut retourner un plan, quand une direction de regards est contrariée, qu'une personne regarde à droite alors qu'on préférerait qu'elle regarde à gauche.

Le plus souvent il s'agit d'ajouter un effet qui s'appelle soit retournement, soit miroir, soit flop selon les logiciels.



6. TITRER

On appelle titres, titrages, synthés ou cartons, tout texte inséré dans un film ou une vidéo. Si l'esthétique d'un générique a toujours été partie intégrante du film, aujourd'hui la visibilité sur le web augmente le nombre de films ou de vidéos dans lequel le titrage joue un rôle important, puisqu'avec le web est apparu le visionnage muet avec titrage.

Une des recommandations, c'est de "traiter" le titrage comme on traite un plan, c'est à dire, avec justesse, équilibre, dynamique et esthétique.

Il existe un site qui répertorie le top du top du titrage à l'international, il s'agit de Art of the title . Malheureusement, il ne semble pas avoir été mis à jour en 2022 !?

Cependant, il y a de nombreux exemples qu'on peut visionner quand on cherche l'inspiration.



7. MIXER

Cette partie traitera également du montage son. Ce qui donne vie à l'image c'est le son. Pour les débutants, il sera souvent plus facile de booster l'image d'une vidéo "moyenne" en apportant des éléments de style comme des ralentis, des accélérés, des effets de couleurs, ou des transitions. Il sera beaucoup plus difficile d'apporter un look pro avec un son de mauvaise qualité ! On monte en général simultanément l'image et le son. Ils se répondent et se complètent. Le son joue en faveur de l'immersion, l'émotion, la sensation. Il ne faut pas hésiter lors du dérushage à annoter et classer tout ce qui pourra être utile pour suivre ces objectifs. Une ambiance printanière, un claquement de porte, un rire lointain ... tout participe à la suggestion d'une émotion par le son. C'est la raison pour laquelle les monteurs disposent souvent d'une banque de sons collectés à l'occasion de leurs différents montages ou mis à jour sur des sites de bruitages gratuits en ligne comme universal soundbank , la sonothèque , ou la merveilleuse sonothèque de la bbc .

Et puis il y a la musique bien sûr, dont le rôle est loin de participer seulement au rythme du film, mais aussi et surtout à définir le "mood" c'est à dire la sensation ou le sentiment que l'on veut transmettre au spectateur. Le supplément d'âme. On peut télécharger en ligne des musiques libres de droit sur le site Free Music Archives

Le mixage est donc cette étape qui consiste à harmoniser les différentes sources audio entre elles : ce qui relève de la parole, des ambiances, des bruitages et de la musique, en donnant de l'importance à l'une ou l'autre en fonction des intentions.

Dans le circuit pro, le plus souvent cette étape est accomplie en studio par un ingénieur du son. Ce qui n'exempte pas le monteur d'un travail précis et obligatoire sur le choix, le calage et les niveaux. Car sinon, comment évaluer la qualité globale d'un montage ? Noëlle Boisson, dans son livre "la sagesse de la monteuse film", raconte en avoir fait une expérience très convaincante lors du montage du film "L'ours" de Jean-Jacques Annaud. Un film de fiction animalier, sans dialogues. Un premier montage a été effectué sans le son, quui a été complètement remis en question après le passage d'un monteur son (un poste dédié que l'on retrouve en fiction). Car, ce qui était suggéré longuement à l'image seulement, devenait souvent redondant après avoir ajouté le son. Le film a dû trouver un nouvel équilibre, une façon complémentaire de raconter l'histoire, sans répétition(la bête noir du monteur), sans longueur.

8. ETALONNER

L'étalonnage consiste à harmoniser les couleurs du film entre elles selon des critères techniques et esthétiques, qu'on peut faire de plus en plus souvent dès le montage (sauf en circuit pro). D'ailleurs, le logiciel d' étalonnage de référence DaVinci Resolve est aussi maintenant un excellent logiciel de montage (en téléchargement gratuit ici)

Si il y a quelques années, l'étalonnage se contentait de régler l'exposition, le contraste et la saturation (ce qu'on appelle l'étalonnage primaire) aujourd'hui il est très répandu de travailler aussi le style, manuellement ou à l'aide de filtres dont dispose la plupart des logiciels de montage. Ainsi, on travaille au relooking des plans pour leur donner du peps, du caractère et créer la sensation.

Cet aspect du travail de l'image est une approche picturale que le livre "La couleur des films" met parfaitement en scène.





9. EXPORTER

Après avoir visionné de nombreuses fois le film, pour tester la narration, le rythme et le mixage, fait disparaitre tous les défauts et sublimer le reste, il reste à exporter. Le choix du format est vaste, et fera peut-être l'objet d'un autre post (?) mais on peut distinguer 2 cas de figure. Projection privée ou mise en ligne sur le web.

Pour les projections privées, on recommandera d'insérer avant l'export, au début et à la fin du montage 2 à 3 secondes de vidéo noire (qu'on appelle amorce). Afin de préserver un effet de surprise lors de la projection, pour qu'elle ne démarre pas sur la première image du film, ce qui reviendrait presque à "spoiler". Idem pour la fin, après le générique, pour laisser le temps aux spectateurs de revenir progressivement à la réalité.

Pour le web, on évitera tout écran noir, car le flux d'internet et l'impatience de l'internaute le tolèrent très peu.

Ainsi, il n'est pas rare de pratiquer 2 exports, 1 pour le web sans amorce, 1 pour une projection privée avec amorce.


10. ARCHIVER

Même si on ne connait pas vraiment la durée de vie des fichiers vidéos et audios, il est souhaitable de conserver les rushes sur un disque externe. Le mieux est de les regrouper dans un dossier dédié, avec le projet (Premiere Pro, Davinci) ou la Bibliothèque (Final Cut Pro X) qui a servi pour le montage.





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