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Mission improbable : monter des rushes de 15 ans, ultra pixelisés avec des ratios différents, en utilisant 4 logiciels !




Il y a des projets comme ça où tu sais, dès le départ, que tu vas transpirer.

Celui-là commence avec une phrase simple :

« J’ai des rushes qui datent d’environ 15 ans... sur bande... et en .wmv. Tu pourrais en faire un montage sympa ? »

Spoiler : rien n'était sympa au départ.


De capcut à Final Cut : Itinéraire non balisé d'un montage hybride


Je partage ici quelques détours utiles pour celles et ceux qui pourraient se retrouver dans une situation semblable.


étape 1 : conversion de l’archaïque (.wmv) en lisible (.mov)


Quand on te donne des fichiers .wmv issus de caméscopes grand public d’il y a 15 ans, tu sais que tu vas devoir convertir avant de monter. Les fichiers .wmv, vestiges de l’ère Windows XP, ne conviennent pas à des logiciels Pro comme Final Cut, Premiere ou DaVinci que j’utilise quotidiennement.


Solution de terrain : CapCut.


il faut le dire : j’entendais souvent parler de CapCut par les jeunes que je forme, et jusque-là, je le snobais un peu. Erreur ! J’ai été bluffée. Rapide, stable, simple. Oui, CapCut. L’application souvent associée aux TikToks d’ados s’est révélée miraculeuse pour transcoder proprement ces fichiers en .mov, lisibles partout.

Un petit outil très utile dans la trousse du monteur-spin doctor


➕ Bonus : rapide, gratuit, efficace.


➖ Moins de contrôle sur les codecs, mais franchement, à ce stade, je prenais ce que je pouvais.


étape 2 : découper les plans… sans s’arracher les cheveux


Plutôt que de scroller à la main sur une vidéo de 45 minutes pour poser des cuts, j’ai profité de la fonction bien pratique de Premiere Pro : détection de montage de scène. J’ai donc importé les fichiers dans Premiere Pro qui repère automatiquement les coupes et les transforme en clips séparés sur la timeline.

➕ Gain de temps colossal.

➖ Un petit temps de calcul, mais ça vaut largement le coup.


étape 3 : DaVinci, le traducteur intergalactique


Une fois les plans découpés, il fallait transférer la timeline vers mon logiciel de montage final : Final Cut Pro. Mais bien sûr, le XML de Premiere Pro n’est pas compatible avec Final Cut.(Parce que sinon ce ne serait pas drôle.).

J’ai donc passé le relais à DaVinci Resolve, qui fait office de traducteur entre les deux mondes.


Voici la manip complète dans DaVinci Resolve :

  1. Importer la timeline en important le fichier XML issu de Premiere Pro (via File > Import Timeline)

  2. Une fois la timeline ouverte dans Resolve, aller dans File > Export > Final Cut Pro XML...

  3. Dans la fenêtre d’export, choisir le format FCPXML 1.11, le plus compatible avec les versions récentes de Final Cut Pro.


Et voilà : une timeline prête à être ouverte dans FCP.


➖ Nécessite DaVinci (même la version gratuite suffit !).


étape 4 : montage final dans Final Cut Pro


Pourquoi Final Cut ? Pour sa timeline magnétique que j’adore !

Final Cut m’a permis de glisser, repositionner, empiler les clips avec souplesse, jusqu’à trouver un rythme lisible — malgré la qualité d’image… disons vintage.


étape 5 : ratios incompatibles… et bidouillage bienvenu


Le tournage avait été fait avec deux caméras : l’une en 16:9, l’autre en 4:3,

mais les deux avaient été transcodées en 960 x 720, un format 4:3.

Résultat : des rushes 16:9 déformés dans un 4:3.


Objectif :

• restituer une image 16:9 fidèle à l’origine, sans distorsion.


Tu pourrais être tenté·e de passer ta timeline en Full HD (1920x1080) pour “actualiser” le projet. Mais les rushes natifs étant en 960x720, ce serait contre-productif.

Monter dans la résolution d’origine (720p) évite de zoomer dans une image déjà fragile.


Solution trouvée :

• Créer une timeline Final Cut Pro en 960 x 720.

• Ajuster la hauteur d’échelle à 75 % pour supprimer la distorsion et récupérer les plans 16:9 dans leur format d’origine.

• Appliquer un letterbox (bandes noires) sur les plans tournés en 4:3 pour conserver une cohérence sans les étirer.


Ce petit bricolage permet d’éviter une sur-pixellisation et de créer une unité de ratios.


Et la résolution finale ?



Au final, j’ai monté un petit documentaire, brut, assumé et objet de souvenirs.

L’image reste pixelisée et pourtant ça fonctionne.

.Et avec la bonne palette d’outils, même dispersés, ça reste possible.


Ce que j'en retiens


• Ne jamais sous-estimer un “petit” logiciel comme CapCut.

• Les détours par Resolve peuvent sauver des projets entre deux écosystèmes (Adobe/Apple).

• Les solutions artisanales (changer les échelles, adapter les ratios) ont leur place dans un projet de sauvetage ou de transmission.

• Et parfois, ce n’est pas l’image qui fait le film, mais l’intention derrière.


En résumé : ce que j’ai utilisé

CapCut – conversion .wmv → .mov

Premiere Pro – détection des plans

DaVinci Resolve – passerelle XML vers FCP

Final Cut Pro – montage final avec le soutien de la timeline magnétique.


Tu veux apprendre à faire ce genre de gymnastique avec les logiciels ?

Tu galères avec des formats anciens ?

Je propose des stages de montage vidéo (tous niveaux), on peut décortiquer ça ensemble.


Hélène




 
 
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